L’Active Denial System (ADS) est une arme non létale développée par l'armée américaine et conçue pour le contrôle des foules et la dispersion de groupes hostiles. Utilisant des ondes électromagnétiques à haute fréquence, cet appareil provoque une sensation intense de brûlure sur la peau des personnes ciblées, les forçant à se disperser sans causer de dommages permanents—du moins officiellement.
Principe de fonctionnement
L’ADS fonctionne sur le principe des ondes millimétriques, précisément à 95 GHz, une fréquence qui pénètre à environ 0,4 mm sous la peau. Cette fréquence excite les molécules d'eau présentes dans l'épiderme, générant une chaleur insupportable en quelques secondes. Ce mécanisme repose sur un effet similaire aux fours à micro-ondes, mais à une fréquence beaucoup plus élevée.
L'ADS se compose de :
- Un émetteur d’ondes millimétriques, monté généralement sur un véhicule ou une installation fixe.
- Une unité de contrôle, permettant d’ajuster la portée et l’intensité du rayon.
- Un système de visée, qui cible précisément les individus ou groupes à disperser.
Déploiement et usages
Initialement développé par le Pentagone et le DARPA, l’ADS a été testé dès le début des années 2000. Il a été envisagé pour divers contextes :
- Opérations militaires : contrôle de foules dans des zones de conflit, notamment en Irak et en Afghanistan.
- Sécurité nationale : protection de bases militaires et de bâtiments gouvernementaux.
- Maintien de l’ordre : potentiel usage par la police pour disperser des manifestants.
Cependant, malgré son efficacité apparente, l’ADS a rarement été utilisé sur le terrain. En 2010, le système a été brièvement déployé en Afghanistan mais n’a jamais été officiellement utilisé en situation de combat. Son absence sur le terrain s'explique par des inquiétudes éthiques, juridiques et stratégiques.
Effets physiologiques et controverses
Si le gouvernement américain affirme que l'ADS ne cause pas de blessures permanentes, plusieurs éléments sont sujets à controverse :
- Brûlures graves possibles : des tests ont montré que des expositions prolongées ou répétées pourraient entraîner des lésions cutanées sévères.
- Effets neurologiques inconnus : étant donné que l'ADS agit sur l’eau contenue dans la peau, certains s’interrogent sur ses effets à long terme sur le système nerveux.
- Usage potentiel en contrôle de masse : plusieurs associations dénoncent un risque d’utilisation abusive contre des civils, notamment dans des contextes de répression politique.
Intervenants majeurs
- Raytheon Technologies : entreprise de défense impliquée dans le développement technologique de l’ADS.
- Joint Non-Lethal Weapons Directorate (JNLWD) : organisme du Département de la Défense supervisant les armes non létales.
- Pentagone & DARPA : financeurs et instigateurs du programme.
- ONG de défense des droits humains : dénonçant les risques liés à l’utilisation de telles technologies.
Sources & Références
- Rapports du Pentagone et du JNLWD sur les tests de l’ADS.
- Témoignages de soldats ayant expérimenté l’ADS en conditions réelles.
- Études sur les effets biologiques des ondes millimétriques (ex. travaux du National Institutes of Health).
- Articles de presse spécialisée et rapports d’ONG sur les risques d’abus en matière de contrôle des foules.
Conclusion
L’Active Denial System incarne une arme non létale controversée, oscillant entre innovation technologique et dérive sécuritaire potentielle. Si son principe d’action est simple, ses implications stratégiques et éthiques restent un sujet de débat, notamment à l’heure où les technologies de contrôle de masse deviennent de plus en plus sophistiquées.