Harris Isbell (1910-1994) était un médecin et chercheur américain spécialisé dans les addictions et les substances psychoactives. Il a dirigé le Centre de recherche sur la toxicomanie de Lexington, où il a mené des expérimentations sur des sujets humains dans le cadre du programme MK-Ultra de la CIA.
Son rôle dans la recherche sur les drogues
Isbell était directeur du Centre de recherche sur la toxicomanie de Lexington (Kentucky), une institution à mi-chemin entre un hôpital psychiatrique et une prison pour toxicomanes. Il y a mené des études sur les effets des drogues psychoactives, financées en partie par la CIA.
Expériences dans le cadre de MK-Ultra
Dans les années 1950 et 1960, Isbell a effectué des tests sur des patients, souvent **des détenus afro-américains et des toxicomanes**, qui participaient en échange de doses de morphine. Ses expériences incluaient :
- Tests prolongés de LSD : certains patients ont été exposés à des doses massives de LSD pendant plus de 70 jours consécutifs.
- Expérimentations sur des cocktails de drogues : mélange de substances comme la psilocybine, la kétamine et des hallucinogènes inconnus.
- Études sur la dépendance et le sevrage : analyse des effets de la privation de morphine et des opioïdes sur des sujets en état de manque.
Collaboration avec la CIA
Harris Isbell était en contact étroit avec les responsables du programme MK-Ultra, dont Sidney Gottlieb. Ses recherches étaient destinées à explorer le potentiel des drogues pour :
- Modifier le comportement et la personnalité.
- Induire des états de confusion et d’amnésie.
- Créer des techniques d’interrogatoire améliorées.
Conséquences et controverses
Les expérimentations menées par Isbell ont été **fortement critiquées pour leur manque d’éthique**, car les sujets n’étaient souvent pas pleinement informés des risques encourus. Après la révélation du programme MK-Ultra dans les années 1970, ses travaux sont devenus un **exemple des abus du gouvernement américain dans la recherche sur le contrôle mental**.
Héritage
Harris Isbell a poursuivi sa carrière dans la recherche médicale sans jamais être poursuivi pour ses expériences sous MK-Ultra. Son travail sur les drogues psychoactives a cependant influencé les recherches ultérieures sur le LSD et les substances modifiant la conscience.